Financement, consolidation du marché, recherche d’agilité, quête de rentabilité, accompagnement du chef d’entreprise… Décryptage des tendances et priorités pour 2023.
Ce 11 janvier 2023, Défis de Dirigeant, la chronique du Bar de l’Économie réalisée par Be Media TV avec I&S Adviser, recevait Nicolas Meunier, fondateur du fonds d’investissement Réflexion Capital, pour parler des enjeux de financement des entreprises en 2023.
Hausse des taux d’intérêts, financement et agilité
L’un des premiers constats faits par Nicolas Meunier est la remontée des taux d’intérêt qui est en train de s’opérer, à 5%, 6% voire 7%, soit le niveau de ce qu’ils étaient au milieu des années 2000.
Une certitude : la conséquence sera que toutes les entreprises ne parviendront pas à se (re)financer. Certains fonds investiront dans des start-up deeptech. Mais pour la plupart des entreprises qui sont sur d’autres segments de marché moins prospectifs, il va falloir faire vite. Plus encore que par le passé, elles devront démontrer leur agilité et leur capacité à générer du ROI à moyen, voire à court terme.
Quoi qu’il advienne, leur priorité reste d’éviter de déposer le bilan et de se faire racheter à la barre du tribunal de commerce ! Pour cela, il est important de ne pas tout miser sur un potentiel refinancement, de faire le dos rond, de maîtriser ses coûts et d’être « straigth-to-the-point ».
Tendances aux consolidations : sources de dynamique économique
Ce qui commence à poindre, c’est une tendance à la consolidation. Une voie s’ouvre en effet pour des cessions-fusions-acquisitions. Nicolas Meunier considère pour sa part que c’est en fait un mouvement relativement sain car il permet de donner naissance à des ETI et de créer des perspectives d’emplois durables. D’autre part, l’adossement d’une PME ou d’une start-up à une plus grosse structure est aussi un moyen pour elles d’inscrire dans la durée leurs innovations de pointe qui, parfois sont en avance sur leur temps. Elles donnent également un nouveau projet à leurs équipes. En cela, les mouvements de consolidation contribuent à la dynamique économique française.
Un accompagnement indispensable pour faire des arbitrages
Pour ce type de projet, l’accompagnement est indispensable. Mais il a certes un coût. Pour arbitrer sur le niveau de dépense raisonnable et acceptable, le dirigeant peut par exemple ré-analyser son modèle économique afin de statuer entre l’achat d’une prestation d’accompagnement ou un accompagnement en échange de l’entrée du partenaire au capital de l’entreprise. Les deux possibilités s’étudient, notamment avec les fonds d’investissement et les business angels.
Un point d’attention particulier pour le chef d’entreprise : il doit miser sur des personnes qui vont lui faire gagner du temps et de l’efficience– par exemple en raccourcissant le délai de mise au point du POC (Proof-of-Concept). Il est important de voir cet accompagnement comme un investissement au service de l’efficience et de l’agilité de l’entreprise (i.e. il va pouvoir dire tout de suite quelle est la valeur ajoutée du produit ou service commercialisé et quel est le modèle de rentabilité pertinent à court comme à long terme).
Tendances, conseils et priorités
Parmi les conseils qu’il donne aux dirigeant d’entreprise, Nicolas Meunier insiste sur la nécessité de bien s’entourer. Il encourage à être pragmatique et à procéder par petits pas. Enfin, il rappelle l’importance de garder en tête l’objet et l’objectif de l’entreprise, c’est-à-dire la mise sur le marché d’un produit ou service qui fonctionne et qu’il faudra améliorer et faire évoluer en fonction des retours terrain, sans jamais perdre de vue la nécessité de la rentabilité. Une chronique à réécouter sur le Bar de l’Economie.