Face aux nouvelles règles économiques internationales que veulent imposer les États-Unis, « America first », nos entreprises ont à la fois besoin de décisions politiques audacieuses et collectives au sein de l’UE et de savoir être à l’écoute des opportunités que les rapports commerciaux actuels vont engendrer.
Ce qui était prévisible et que nous avions anticipé lors de la prise de fonction de Donald Trump il y a un an est aujourd’hui effectif : la publication le 8 mars dernier du décret fixant les modalités d’application des taxes sur l’import d’acier et d’aluminium par les États-Unis entérine le changement des règles du commerce international. Selon un grand nombre d’experts, cette décision signifie la fin du multilatéralisme à l’œuvre depuis les accords de Breton Woods de 1944 qui laisse désormais la place à un jeu entre 3 grands blocs économiques régionaux : l’Amérique, l’Asie et l’Europe.
Face à ces mouvements en cours, et si la France a vraiment l’ambition de devenir une Scale-Up Nation, le statu quo ne saurait être de mise. L’application du principe « America First » appelle des actions qui vont préserver et défendre la compétitivité des entreprises françaises tout en leur donnant les moyens de leur croissance. Il s’agit d’agir à deux niveaux : macroéconomique et microéconomique.
3 initiatives pour l’Union européenne forte
Du point de vue macroéconomique, il faut créer un environnement économique et financier solide à l’échelle européenne. C’est un point sur lequel tous les dirigeants de l’UE doivent s’entendre pour prendre des décisions audacieuses. 4 initiatives semblent indispensables :
– La création d’une zone euro forte qui rééquilibrera les échanges commerciaux et donnera à l’Union européenne une réelle force de négociation avec ses partenaires internationaux ;
– La création d’un Nasdaq européen ou a minima franco-allemand pour que les entreprises technologiques à fort potentiel – start-up, scale-up, ETI, licornes, etc. – trouvent sur le continent les ressources nécessaires à leur développement. Il permettrait notamment aux fonds d’investissement d’accéder à des liquidités plus importantes pour des opérations dépassant les 10 millions d’euros.
– L’harmonisation de la fiscalité des entreprises au sein de la zone euro pour éviter les distorsions de concurrence et permettre de négocier d’une seule voix face aux …